L’Église et le gouvernement se font face en Croatie
L’Eglise n’a pas accepté la nouvelle loi sur la procréation médicalement assistée votée en juillet 2012 en remplacement d’une loi de 2009 décidée par le gouvernement conservateur de l’époque. Celle-ci était considérée comme une des plus restrictives d’Europe. Elle interdisait la congélation d’embryons, le nombre d’embryons utilisés lors de la fécondation in vitro était limité à trois et les couples non mariés devaient prouver qu’ils étaient ensemble depuis trois ans ou qu’ils avaient déjà eu un enfant ensemble. La nouvelle loi permet aux femmes célibataires d’avoir accès à cette assistance médicale et autorise la congélation des embryons.
Le gouvernement croate peut s’attendre à repartir prochainement au combat pour les droits des hommes en Croatie face au clergé. Ce dernier revendique d’avoir réuni plus de 380.000 signatures (10% des électeurs), un nombre suffisant selon la constitution croate pour demander un référendum. L’Eglise veut faire inscrire dans la Constitution du pays sa définition du mariage Celle-ci explique que le mariage est exclusivement entre un homme et une femme. La Cour constitutionnelle doit encore donner son accord pour que ce référendum soit organisé.
Neven Barkovic est militant au sein de la LGTB Zagreb Pride : « Organiser un référendum, c’est montrer que l’Eglise peut contribuer aux changements sociétaux et politiques » a-t-il déclaré à Euronews. Il reproche aussi à l’Eglise de harceler ses fidèles pour qu’ils signent la pétition notamment lors des messes. Neven Barkovic craint que si un référendum est organisé, un fort taux d’abstention profite aux fanatiques religieux : « L’abstention est très forte actuellement aux élections générales. Si les citoyens ne votent pas sur les sujets qui les concernent directement, je doute qu’ils ne le fassent sur des points qui ne les regardent pas ».
Malgré les actions de l’Eglise, les manifestations homosexuelles n’ont jamais rassemblé autant de personnes en Croatie. En juin dernier, 15.000 personnes ont participé à la Gay Pride de Zagreb alors qu’ils n’étaient que 200 en 2002.
Julien Grégoire
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