Culture »
lire PLAYING IN THE DARK, et relire
Le racisme est une invention récente. Pour Toni Morrison, essayiste, écrivain, professeure, et éditrice, c'est né aux alentours du XVIIIème siècle. A la même époque que l'Indépendance et la littérature américaines. La première afro-américaine Prix Nobel de littérature (1993) a donné à l'université de Havard une série de conférences sur le roman américain, et surtout sur son imaginaire littéraire où elle révèle que le rôle attribué au Noir a permis sur son dos la construction du héros Blanc, voire du citoyen Blanc, libre. Libre contrairement au personnage Noir mis en marge de la page, caché, raturé, ou invisible bien que très présent. Dans l'essai Playing in the Dark, l'auteure de Beloved Prix Pulitzer (1988), met ainsi en exergue le racisme volontaire, et plus généralement le racisme inconscient d'auteurs américains Blancs célèbres tels que Twain, Poe ou Hemingway. Pour le magazine Vacarme, elle a rencontré le sociologue Pierre Bourdieu. Le titre de cette interview ? "Voir comme on ne voit jamais". Dans Playing in the Dark, la loupe que nous offre cette éditrice des biographies de Mohammed Ali et d'Angela Davis, est un coup de poing qui nous ouvre les yeux sur une littérature à redécouvrir autrement, une littérature prisonnière d'une culture traumatisée, raciale, et aux multiples secrets entre les lignes...
Playing in the Dark de Toni Morrison (éditions Christian Bourgois)
dolpi
Publier un nouveau commentaire