Le comique Bantou Cosmopolite : Phil Darwin

Riposter contre les idées vomies par une extrème droite pleine de certitudes, on le sait, peut être fait avec humour ! Entre autres, c’’est ce que propose Phil Darwin.

Le comédien Congolais de Brazza surfe sur la vague du stand-up pour le plaisir des «re-nois, des re-beus, sans oublier les re-blancs!». Pourtant, ce jeune homme qui fait le moonwalk, qui joue le lover ou le macho, qui change de voix au grè des multiples personnages (arabes, antillais, femmes subsahariennes), qui fait les gros yeux, crache en arabe ou danse le zouk, se défend de profiter d’’un quelconque créneau «humour antiraciste» ou communautaire.

Son humour est avant tout cosmopolite. Et c’’est d’’autant plus vrai que ce Bantou âgé de 33 ans a lui-même beaucoup voyagé et a séjourné longtemps au Maghreb : «une dizaine d’’années, puis ils m’’ont relâché quand j’’ai fini d’’écrire le spectacle!». Voulant rester authentique, le comédien ne cherche pas à tricher comme il dit : «c’’est vraiment mon parcours, si mon père avait été diplomate en Chine...» alors peut-être, il aurait proposé un ou plusieurs personnages ou une situation venue de l’’Empire du Milieu. Phill Darwin raconte seulement ce qu’’il a vu.

En attendant, son spectacle : «c’’est avant tout du divertissement» qui vise «la fraternité des peuples», en passant par l’’auto-dérision : «le premier sketche que j’’ai écrit évoquait ma petite taille d’’un mètre virgule». Notons au passage que le prochain spectacle Des Ruines, évoquera avec gravité par le biais d’’un monologue dramatique, une autre blessure : «L’’exploitation de l’’Afrique par l’’Occident».

Le minuscule comédien n’’hésite pas à exprimer ce qui lui fait mal, via les larmes ou le rire. Mais ce qui a de grand, par ailleurs dans son écriture, et de très grand cette fois-ci, c’’est sa volonté de «bousculer les certitudes» et notamment sur le rapport femmes/hommes. Sur un rythme engagé engageant tout le long de sa prestation, Phil darwin ne se fait pas d’’illusion sur son impact sur les racistes : «Eux, comme il est difficile de les faire venir au spectacle, là où on peut les attraper, c’’est à la télé : c’’est là qu’’ils peuvent se surprendre à rire», malgré leurs certitudes? «Si... si... malgré leurs certitudes».