Rroms : le député Karim Zéribi propose un « TRIPTYQUE »
Une communauté prise en otage ?
Karim Zéribi : Je considère qu’en période de crise, on a toujours des réactions d’exclusion, de rejet de populations bouc émissaires pour justifier un sentiment de négation à tous les niveaux, aujourd’hui ça se cristallise autour des Rroms. On se doit de ne plus effectuer des sorties faciles sans apporter des solutions concrètes, des réponses durables, des réponses de fonds. A droite, on a Estrosi qui parle de « mater les Rroms » comme si c’était une milice. A gauche, pas de réponses à part la fermeté, toujours la fermeté, et seulement la fermeté.
Une proposition concrète ?
Karim Zéribi : Je propose un triptyque : fermeté, humanité, coopération. « Fermeté » : la République comporte des règles, on ne peut pas s’installer partout comme on veut. « Humanité » : on ne peut pas laisser les gens dans la rue. Là, le mot intégration a un sens (pas pareil que pour les gens issus de l’immigration…). Je vois chez moi à Marseille, où je suis candidat à la mairie, les gens ne se satisfont pas de la politique de l’exclusion. Ça suffit. Et enfin : « Coopération » : les Rroms ne sont pas des apatrides (les populations Rroms sont Bulgares, Roumaines,…). Nous devons travailler avec. Concrètement, si je deviens maire, je ferai venir le maire de Bucarest. Nous avons aussi idée de faire une Fondation Européenne d’initiatives positives pour les Rroms.
Une fondation parce que l’Europe ne sait pas faire ?
Karim Zéribi : Comment à 500 millions, nous ne sommes pas capables de nous occuper de 10 millions de personnes ! Si nous en sommes incapables, alors nous sommes incapables de faire l’Europe ! L’Union Européenne, ce n’est pas simplement l’économie, l’aller et venir des marchandises. Rendez-vous compte, l’Europe a engagé officiellement 17 milliards d’euros pour la « stabilisation » de la communauté Rrom, et seulement 2% sont réellement consacrés : personne ne veut utiliser cette enveloppe !
Une touche d’espoir ?
Karim Zéribi : L’Espoir nous vient de Suède et d’Espagne. A nous de nous inspirer de ce qui a marché. La Suède et l’Espagne arrivent à des résultats probants ---- avec des enfants qui vont à l’école. Via les ONG, et la vie associative, nous avons aussi à nous appuyer sur la société civile afin que la réponse soit plus adaptée.
Propos recueillis par dolpi
dolpi@maisondespotes.fr
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