La Presse en marche vers les banlieues
La marche des jeunes issus de l’immigration est née au mois de juin 1983 sur un lit d’hôpital.
Le matin, quotidien aujourd’hui disparu, raconte le 02/12/83 : « Un policier avait tiré sur Toumi a eu l’idée de faire une marche. Comme Gandhi, comme Martin Luther King » Soutenue par le prêtre Christian Delorme, la marche débute au mois d’octobre à Marseille et finira à Paris le 3 décembre avec 100 000 manifestants battant le pavé.
Sur le revers de leur veste, ce badge : Rengainez...Nous arrivons.
Bien des journaux soulignent l’accueil positif apporté à la marche, le soutien des intellectuels, des chercheurs, des communautés religieuse. Et insistent sur la réussite d’un pari non violent. C’est aussi l’époque ou Olivier Stirn député UDF Du calvados, proposait « d’associer les parlementaires à une sorte de charte des droit des étrangers qui recueillerait l’unanimité des députes (interview au Monde) ,ou, pour les partis de gauche, « cette marche, par sa volonté de rassembler immigrés, générations issues de l’immigration et Français, montre la voie du dialogue entre les communautés (Le Monde).Libération titre sur « Le devenir métis de l’humanité ».Et pour, preuve photogénique étale sur ses pages des portraits de jolies Beurettes typées à souhait. Derrière l’esquisse du mouvement beur, la presse de gauche a compris le coup et dessine les contours de la mode beur. Parfois une confusion s’installe : si certain journaux parlent de Beur restera le préféré des médias, malgré l’appellation initiale, par les organisateurs, de marche pour l’Egalite.
En 1990 à Vaulx-en-Vlein, des émeutes éclatent .Après le vivre vite des années. 80, on s’attaque aux visible et inaccessible biens de consommation. Les gros titres des journaux en disent long : Quelle police pour les Banlieues ?(Le nouvel économiste), Ces banlieue qui font peur à la France(Le point), La poudrière des banlieues fait son apparition dans les médias comme territoire de violence. Le point cerne un quartier en titrant sur des chiffres : la moitié de la population âgée de moins de 25ans, 40% d’origine maghrébine, près de 20% des habitant au chômage, 50% de non-imposables,45% d’abstentions aux dernières municipales. A savoir : jeunes arabes, ne rapportant rien à la société, niquant la citoyenneté. Le tour est joué, il ne s’arrêtera pas la !
Dahmane Boukelif
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