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Le changement maintenant !
Mais dans ces territoires-là, il y a quand même des forces associatives qui, souvent sans l’aide de l’Etat, réussissent à organiser de l’action sociale, de l’action culturelle, des actions de solidarité. Et durant ces dernières années, ces forces associatives ont eu en plus à batailler contre une idéologie sécuritaire, xénophobe qui avait poussé un certain nombre des habitants des quartiers dans des replis identitaires, communautaires, et dans des postures de conflit avec la République.
François Lamy : ses objectifs
Le premier constat c’est que la politique de la ville est une politique qui est d’abord territorialisée, par des zonages : les zones urbaines sensibles, les zones franches urbaines, les zones de redynamisation urbaines. Au-delà du fait que ce zonage est assez stigmatisant, il est maintenant totalement obsolète. La première des choses sera de réformer ces zonages, les mettre à plat pour savoir si on les supprime, et si on ne les supprime pas, quels sont les critères qui permettent de définir un quartier en difficulté.
L’union fait la force
Notre revendication de 30% de professeurs supplémentaires part de l'idée qu'il faudrait donner plus à ceux qui on moins mais en réalité elle ne permet de rétablir que l'égalité de traitement. Avec une hausse de 30% du nombre d’enseignants – passant ainsi de 30 à 20 élèves dans une classe de ZEP - on permettrait la réussite scolaire mais également une meilleure égalité de traitement. Selon les rapports de la cour des comptes on ne ferait que ramener le niveau de dépenses par élève de l'Etat et des collectivités au même niveau que celui investi dans les centres villes.
Une école inégalitaire : quelles solutions ?
« Il nous faut admettre ce triste constat : l’école ne se contente pas de reproduire les inégalités, elle les aggrave. Notre société valorise les détenteurs de diplômes. Ainsi, cinq ans après la sortie de l’école, 50% des non-diplômés sont au chômage contre seulement 5% de ceux qui ont au moins une licence. C’est un problème que doit résoudre notre société. Ce changement passe nécessairement par l’école. Pour ce faire, il faut en premier lieu renforcer les moyens.
Les ZEP : la facilité préférée à l’efficacité
«Que l’on ne vienne pas me dire que sur la question des moyens nous n'aurions pas de marges de manœuvre parce que nous serions contraints par le carcan de l'austérité ou que nous aurions les mains liées. Si l’on continue dans cette voie la seule dette que nous laisserons à notre pays : c'est l'ignorance.
Quel lien entre inégalités et échec scolaire ?
« Je voudrais parler de l'expérience acquise depuis 62 ans aujourd'hui. Elle me permet de dire que l'échec scolaire qui caractérise les quartiers prioritaires est souvent vu comme la conséquence d'un déficit culturel et économique au sein des familles puisque ce sont bien souvent elles qui sont montrées du doigt. Je voudrais parler justement des représentations sociales de l'école portées sur les enfants issus d’un milieu populaire. Les jeunes ne sont-ils orientés qu’au vu de leur capacité ?